Coup de jeune dans le secteur de la financeJeunes diplômés, la banque comme l’assurance vous tendent les bras Les chargés de clientèle sont en tête des recrutements, un essor de 13% depuis 2001. Photo: afp Le chiffre
38 000. Le secteur de la banque a embauché 38 000 personnes en 2006, et devrait en recruter autant cette année. Dans l’assurance, ce sont plus de 10 000 personnes qui doivent être recrutées cette année.
On recrute en masse car l’industrie financière va voir partir à la retraite un tiers de ses salariés d’ici à 2012
Soucieuses de renouveler les équipes et d’anticiper les départs à la retraite, la banque comme l’assurance tendent les bras aux jeunes diplômés, bac + 2 en tête. Commerciaux et chargés de clientèle forment les gros bataillons de recrues.
Romain ressemble à tous les jeunes de sa génération : le week-end, il se lève à midi, sort en boîte de nuit avec les copains… avant de rejoindre la banque où il suit sa formation en alternance dès le lundi matin. Accessible sur le site Internet des centres de formation d’apprentis (CFA) banque, la vidéo entend tordre le cou au cliché du “rond-de-cuir” derrière son guichet. Le message est clair : pas question de renoncer aux plaisirs de la jeunesse quand on travaille dans la banque. Ou dans l’assurance, qui déploie les mêmes efforts pour dépoussiérer l’image des métiers.
L’enjeu est de taille. Car l’industrie financière va voir partir à la retraite un tiers de ses salariés d’ici à 2012. Chez AXA France par exemple, 3 000 départs sont prévus dans les six prochaines années. A la Société Générale, 700 salariés doivent partir durant la seule année 2007. Conséquence : on recrute à tour de bras, à la fois pour renouveler les effectifs et pour anticiper les sorties.
• Les commerciaux en tête des recrutements
Pour autant, le nombre global de salariés dans ces secteurs augmente peu. “On assiste à une recomposition de la population, à la fois en âges et en métiers’, souligne Henry Cheynel, responsable de l’Observatoire des métiers de la banque. Dans le secteur, en effet, les fonctions administratives de “back office” diminuent sous l’effet des gains de productivité liés à l’informatisation. “Mais, précise-t-il, comme c’est la fonction la plus touchée par le papy-boom, elle recrute malgré tout.” Dans l’assurance, le métier de gestionnaire de contrat connaît lui aussi un léger fléchissement. “Ce n’est pas là que l’activité se développe le plus. Avec la multiplication des contrôles sur les routes, on froisse moins de tôle, observe Christian Lavergne, responsable emploi et recrutement à la Maaf. Nous avons anticipé les besoins au début des années 2000 et fait le plein d’embauches actuellement...”
(METRO-06/07)
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