L'arrivée des nouvelles technologies a transformé le rôle du photojournaliste. Victimes de restructurations, de plans sociaux et de l'amateurisme, beaucoup s'adaptent, d'autres luttent. Enquête sur une évolution qui divise.
La révolution numérique a enfin touché le quotidien l'Yonne Républicaine.
Depuis 2003, l'ensemble du journal est équipé en numérique alors que l'utilisation de l'argentique a cessé en 2006. Un passage qui paraît primordial dans le pays berceau du photojournalisme, où les plus grandes agences photo ont côtoyé les meilleurs reporters.
La fin des années 90 marque un tournant, avec l'apparition des technologies numériques au sein des agences de presse. Sygma, Gamma, Sipa, autant de noms qui ont fait rêver avant de faire couler des larmes. Du rachat à la restructuration, il n'y a qu'un pas. L'agence Sygma devient la propriété de Bill Gates, Gamma appartient à Hachette Filipacchi Médias et Sipa est rachetée par le groupe Fabre.
Agences et photographes ont vécu les conséquences de l'arrivée du numérique, avec des avantages mais aussi des inconvénients tant d'un point de vue économique qu'humain.
Jean-François Leroy, ancien de chez Sipa et directeur du festival international de photojournalisme, "Visa pour l'image" affirme que « le numérique a eu sa part de responsabilité dans les problèmes qu'ont connu les agences. » Le numérique semble être arrivé beaucoup plus vite que prévu et certains en ont payé les frais...
Les archives qui constituent une source de revenu très importante pour les agences ont été au centre de nombreuses transformations, engendrant des frais importants. « La numérisation et l'indexation des photos étaient trop chères, car il fallait développer de nouveaux outils », explique Jean-François Leroy. « Toutes les agences se sont trouvées confrontées au même problème. Posséder des dizaines de millions de négatifs et ne pas savoir ce qu'il faut numériser. Qui numérise et qui entre les légendes ? »
Tout ce travail a nécessité une organisation et un certain budget. Cependant, par manque de ressources financières, beaucoup d'agences n'ont pas eu la possibilité de suivre cette évolution.
A cette époque, c'est une véritable compétition qui s'instaure entre les agences avec la « course aux pixels ». Certaines suivront, d'autres pas. « Les agences filaires (AP, AFP et Reuters) se sont équipées intégralement en numérique au cours de la période 1993-1995. Depuis, tout s'est accéléré. Les boîtiers se sont démocratisés et les prix se sont réduits. Il y a un peu plus de
(LePoint - 05/07)
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