Alain Veyret, maire d'Agen, 37000 habitants.
« Il faut savoir s'entourer. » La phrase revient comme un leitmotiv dans la bouche d'Alain Veyret, 55 ans, maire PS d'Agen (Lot-et-Garonne) depuis 2001. S'entourer et ne pas se tromper, tant le rôle de maire d'une ville de 37 000 habitants s'apparente à celui d'homme-orchestre. Son réveil sonne chaque matin entre 6 et 7 heures. Avec son premier café, il lit la presse locale et nationale, puis regarde les informations sur iTELE. S'il en a le temps, il accompagne ses deux enfants à l'école, puis rejoint la clinique où il opère comme chirurgien thoracique. Car le maire d'Agen n'a pas renoncé à son métier.
Une fois ses consultations terminées, le début de l'après-midi est déjà entamé. Alain Veyret ne déjeune pas et rejoint la mairie en centre-ville ou à l'office municipal des HLM. L'attendent, dossiers, courriers, rendez-vous et réunions. Vers 19 heures, le maire remet sa blouse blanche et retourne à la clinique pour visiter ses patients. Quand il revient en mairie, deux heures plus tard, débute la session quotidienne du conseil municipal ou une réunion de quartier. Sa journée officielle s'achève vers 22 h 30. Mais lorsqu'il est en campagne électorale, son agenda s'alourdit encore d'avantage. « C'est un rythme très dense, très soutenu, reconnaît Alain Veyret. Mais j'ai toujours aimé cela. Avant d'avoir une vie politique j'ai été médecin humanitaire, chef de clinique, soignant au Secours catholique... Faire face à des situations critiques me stimule. » Reste que le métier de maire d'une ville comme Agen laisse une marge de manoeuvre aussi étroite que le fil d'un rasoir. Pas le droit à l'erreur. Même « bien entouré ». Ici les enjeux locaux et régionaux se télescopent parfois avec les grands rendez-vous nationaux. Les partis, aussi, ont leur mot à dire. Au premier élu de changer de casquette plusieurs fois par jour. Le maire-médecin, par exemple, n'hésite pas à trancher dans le vif. Les Agenais s'en souviennent. A peine élu, il a augmenté les impôts de 27 % et procédé à 800 000 euros d'économie tout en multipliant les logements sociaux et en raccordant la moitié de la ville à l'assainissement. En un mandat, Agen a gagné 5 000 nouveaux habitants.
Puis le maire-pompier de service s'efforce de désamorcer les crises qui couvent dans les quartiers difficiles. Le maire-urbaniste-architecte, lui, se penche sur la rénovation de 500 logements, tout en essayant de ne pas marcher sur les plates-bandes du maire-conservateur d'une ville riche en patrimoine classé et de ne pas trop irriter le maire-fiscaliste qui tient les cordons de la bourse...
(LE FIGARO.FR-0308)
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