L'auteur de « Tant qu'il y aura des profs » et de « Tant qu'il y aura des élèves » (Seuil, 2004) plaide pour la formation et l'évaluation des enseignants
Le Nouvel Observateur.- Qu'évoque pour vous la notion de «bon professeur»?
Hervé Hamon.- Il existe un syndrome du « Cercle des poètes disparus » : le « bon prof » serait celui qui monte sur la table, qui a du charisme, qui est comédien, qui captive son auditoire et, au final, séduit ses élèves. Je récuse cette vision. C'est la figure d'un prof qui dépossède l'élève, en créant un courant de fascination. Or la mission de l'enseignant est au contraire la construction de l'élève, sa formation au jugement et à la citoyenneté. Le but n'est pas que le professeur « fasse le programme », mais que l'élève y parvienne. C'est le jeune qui joue la pièce, c'est lui qu'on applaudit. Ça demande intelligence, talent et maîtrise. Le prof n'est pas un comédien. Il doit savoir trouver la bonne distance par rapport à l'élève : ni trop loin ni trop près, comme le bon médecin...
(NOUVEL OBSERVATEUR-07/04)
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