«Un monde sans journalistes», voilà le thème des premières Assises du Journalisme, qui se tenaient cette fin de semaine à Lille. L’intitulé peut paraître provocateur, certes, mais il traduit bien la crise que traverse actuellement la profession.
Le malaise des journalistes n’est pas nouveau, mais il était juste plus diffus : il y a dix ans, le sociologue Alain Accardo publiait le livre Journalistes précaires, qui s’inquiétait du sort de ces Rouletabille de l’ombre, qui travaillent en indépendants, ces pigistes pour lesquels l’avenir est toujours incertain.
La différence, c’est qu’aujourd’hui, même ceux qui ont la chance et le confort d’être salariés d’un média s’inquiètent du lendemain. 30 % des journalistes songent à quitter la profession avant la fin de leur carrière, selon un baromètre CSA publié mercredi à l’occasion des Assises du Journalisme. Ce métier de vocation continue à passionner ceux qui l’exercent, puisque 92 % se disent heureux d’être journalistes. Mais lorsqu’on regarde dans le détail, ça se gâte : 63 % des sondés estiment que l’exercice de leur profession a évolué négativement au cours des dernières années. Pourquoi ? Dans l’ordre des raisons les plus invoquées, à cause d’une insuffisance grandissante des moyens matériels et humains, du manque de temps, du conformisme des rédactions et de la pression économique.
«Il faut qu’on se réveille», estime Jérôme Bouvier, le président de Journalisme et Citoyenneté, par ailleurs ancien directeur de la rédaction France de RFI, qui organise les Assises de Lille. Il explique d’ailleurs que ce sont les derniers résultats du sondage La Croix qui l’ont...
(RFI - 03/07)
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