Trois mercredis après-midi dans l’année, les élèves de troisième du collège Saint-Amand de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) se rendent individuellement dans une entreprise. À l’issue du stage, ils rédigent un rapport sur les différents métiers découverts, l’organisation du travail. « Ce dispositif repose sur le volontariat, explique Bernard Eyherabide, directeur de l’établissement. Mais 80 % des élèves tentent l’expérience », se félicite-t-il.
Entre l’école et le monde de l’entreprise, un mur d’ignorance est petit à petit en train de se briser. Et ce dégel ne concerne pas que l’enseignement privé. Depuis la rentrée 2006, tous les élèves de classe de troisième des collèges de France qui le souhaitent peuvent choisir l’option de découverte professionnelle de trois heures hebdomadaires. Regroupés à partir de plusieurs classes et encadrés par une équipe éducative pluridisciplinaire (enseignants, documentaliste, conseiller d’orientation…), les élèves vont découvrir des métiers et différentes formes d’organisation du travail. Sur ce terrain toujours délicat, on avance avec prudence.
Il n’empêche que des contacts se nouent entre les acteurs de deux mondes longtemps cloisonnés. Afin de renforcer les échanges et de susciter des initiatives locales, la « semaine école-entreprise » lancée en 2000 (sous le gouvernement Jospin) est le fruit d’un partenariat entre le ministère de l’éducation et le Medef (Mouvement des entreprises de France), événement totalement impensable il y a encore vingt ans. En 2005, près de 130 000 élèves, 16 000 enseignants et 10 000 entreprises ont été impliqués dans des visites, des conférences ou des témoignages de professionnels. |
S’ils n’ont pas hésité, l’an dernier, à descendre dans la rue contre le contrat première embauche (CPE), les jeunes se montrent plus ouverts au monde de l’entreprise. Selon une enquête d’opinion menée pour l’Association jeunesse et entreprise (AJE) en juin 2006, près de 85 % d’entre eux en ont une bonne image. Cela dit, plus de la moitié des jeunes souhaitent travailler dans la fonction publique plutôt que dans le privé, selon la même enquête ! Preuve qu’il reste des marges considérables de progrès.
« Le principal intérêt des stages est de permettre aux jeunes de découvrir les réalités d’un monde du travail qu’ils ignorent totalement, témoigne Bernard Eyherabide. Cela les aide à mieux s’orienter, à préciser un projet professionnel. » L’expérience de Saint-Amand ne prétend pas offrir plus qu’un avant-goût du monde professionnel. Bernard Eyherabide estime que les liens doivent ensuite se renforcer. Très centrés sur la préparation du bac, les lycées demeurent encore très timides. Certains montrent pourtant qu’on peut innover. Comme le lycée Saint-Louis, à Saint-étienne (Loire), qui compte une longue expérience en la matière.
Chaque année, les 160 élèves de terminale partent en stage d’immersion dans une société de la région. « Le but n’est pas que de leur faire découvrir le fonctionnement d’une entreprise mais aussi les qualités professionnelles et humaines attendues dans le monde du travail », souligne Dominique Berthéas, la directrice. L’établissement, qui est parvenu au fil des ans à tisser des liens avec un large réseau d’entreprises, insiste ...
(La Croix - 03/07)
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