M. Chicaud, pour la première fois à La Réunion, un bâtonnier a pu prendre la parole au cours de l’audience solennelle de rentrée du TGI de Saint-Denis. Pouvez-vous nous présenter la fonction de bâtonnier ?
- Ce titre est donné au chef élu de l’ordre des avocats inscrits auprès d’une cour ou d’un tribunal. Dans ce cadre, je dois gérer, de façon schématique, les relations : 1) entre les avocats, 2) les avocats et les magistrats, 3) les avocats et les clients. Je suis un arbitre et un médiateur. Il est rare que je fasse montre d’autorité.
Mon mandat est de deux ans. L’année 2006 a été très enrichissante et passionnante car je n’ai cessé de rencontrer des gens. En effet, être bâtonnier, c’est accorder de l’importance au caractère humain mais aussi à la déontologie : cela implique de très nombreuses rencontres.
Y a-t-il une spécificité de la fonction d’avocat à La Réunion ?
- En tant que tel, non, car les lois de la République s’appliquent avec la même vigueur, sous nos latitudes. Cependant, cela fait trente ans que j’exerce la profession d’avocat à La Réunion et je tiens à souligner quelques points. Tout d’abord, il y a ici 123 avocats contre vingt mille à Paris. Ici, nous nous connaissons tous, contrairement à là-bas. Ici, l’ambiance est très bonne, tout le monde se connaît et le risque existe, évidemment de collusion, mais nous faisons ce qu’il faut pour l’éviter. A Paris, tout le monde est spécialisé, alors que nous, nous sommes beaucoup plus généralistes. Une spécificité réunionnaise pour autant ? Non, plutôt un statut proche des petits barreaux de province.
Je souhaite conclure en disant : le climat de bonne ambiance qui règne au sein du barreau de l’île profite...
(Témoiganges - 02/07)
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