Monsieur Christian BENSI, suite à ma visite sur votre blog, je continue la conversation engagée
je vous cite " Le business de l’orientation scolaire ou professionnelle poursuit son essor. Ce business là parle de « coaching » et pas d’orientation scolaire ou d’information sur les métiers. Avec le privé, le jeune ne va pas seulement s’informer, décider son orientation, il va aussi réussir sa vie. Certaines de ces structures font appel... http://www.informer-autrement.fr/post/2006/11/25/Du-public-au-prive-:-une-orientation-difficile
J'ai commencé à vous répondre : "J'apprécie beaucoup votre article. Quel réalisme : "le secteur privé évolue et se prépare à la réalité de demain, lui !" Un marché, oui, et heureusement car sans marché il n'y aurait pas de créations d'emplois, c'est le nerf de la guerre. Certaines officines exploitent la peur des kilos en trop, heu! non pardon, du "chômage"... bref tout ça c'est pareil et ce n'est pas important. En revanche, ce qui est grave, que nous constatons par les centaines de mail de jeunes que nous recevons sur notre site, c'est la faille du système educatif. On forme pour "former" , on oriente dans les filières... et pourquoi tout ça???"
L'orientation n'oriente plus, elle dispatche et le reste n'est pas son problème... ce n'est pas la faute des copsy, j'en connais pas mal qui s'impliquent quotidiennement, mais avec les moyens du bord ils sont réduits à bricoler ... parceque 3 conseillers pour 1000 élèves, cherchez l'erreur!
mais il y a plus grave encore... je vous parlais des mails que nous recevons et qui en disent long, très long, c'est du style " j'ai fais un bts carrières sociales, qu'est-ce que je peux faire comme métier?" ou encore pire "j'ai une licence philo, qu'est-ce que je peux faire comme métier," c'est le monde à l'envers, quoi. Je ne polémiquerai pas sur l'adaptation des formations au marché du travail, sur l'adéquation de l'offre et de la demande etc... tout le monde disserte sur ces sujets depuis des années, on finira bien par avancer... non là n'est plus le problème... le problème est qu'on a pas encore compris qu'avant d'obliger un jeune à choisir une formation, il fallait déjà qu'il se projette dans l'avenir et pour cela, il faut lui donner une culture, très jeune, avec les moyens de son époque (internet, vidéo...), pour cela, il faut lui donner à voir, en quantité et en qualité (savez-vous qu'il existe plus de 10 000 métiers! et qu'un jeune (ou un adulte, c'est pareil) n'est pas capable d'en citer 30?... il faut aussi lui donner les moyens de s'interroger sur les métiers, avec de réelles compétences, avec de véritables outils.
Pourquoi l'école, dont la finalité est tout de même de conduire nos enfants vers le monde du travail continue-t-elle d'occulter cette composante du savoir, de la culture, qui est essentielle... (sauf en maternelle et au CP ou on découvre le Monde à travers quelques métiers d'art...). Avant de s'engager dans des études, n'est-il pas logique de s'interroger sur le "métier" auquel on aspire vraiment... celui pour lequel on est prêt à ce battre, à investir son temps dans ...des études...cela éviterait bien des déboires!
Alors les quelques mesures à prendre :
1/ dans le cycle primaire : poursuivre l'excellent travail démarré par nos instituteurs en maternelle et CP : la découverte "appliquée" des métiers d'art et d'artisanat. La notion d'entreprise peut y être simplement abordée grâce à ces métiers , donc sensibilisation à l'économie.
2/ Collège
Instaurer dès la sixième une discipline transversale obligatoire "découverte des métiers" (qui remplacerait bien sûr la DP actuelle, à l'image trop associée à l'échec. Elle permettrait en 4 ans d'aborder tous les secteurs d'activité et d'y explorer bon nombre de métiers. Associer les entreprises de toutes tailles aux contenus. Impliquer l'entreprise en créant des réseaux de coach du type " 1 élève 1 coach" et en parrallèle, conseiller le jeune dans sa reflexion. Rendre les stages obligatoires. Créer des passerelles entre les sections du lycées avec des modules de rattrapage individualisé. Valoriser cette discipline à l'examen du brevet.
3/ Lycée : instaurer une discipline "projet de vie" qui permettrait au jeune de poursuivre sa découverte des métiers, de se projeter dans une future carrière de choisir un (des métiers), d'établir une stratégie de "réussite" par rapport aux objectifs qu'il se sera fixé avec son coach, de faire des choix et éventuellement changer de section en vue de passer le bac le mieux approprié, de choisir des études supérieures adaptées.
Voilà pour la première étape.
Et vous, qu'en pensez-vous?
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